Articles de cordier_bernard
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Le fait guerrier à nouveau émergent
- Par cordier_bernard
- Le 21/11/2022
- Dans Les années LOL
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Ecouter Stéphane Audoin-Rouzeau qui nous élucide sur cette donnée de l'identité profonde de l'humain qu'est le fait guerrier, c'est comprendre que, comme la fin des certitudes sur l'avenir riant des sociétés européennes (en particulier du fait de la raréfaction des ressources et du dérèglement climatique), le corollaire est aussi le retour du temps de ces faits guerriers.
Ecouter l'émission de 30 min https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/a-voix-nue/il-faut-regarder-la-guerre-en-face-1198191
Les autres entretiens de la séquence "A voix nue" avec Stéphane Audoin-Rouzeau sont aussi de bons vecteurs d'approfondissement d'une réflexion très aboutie:
1/ L'ombre de la grande guerre https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/a-voix-nue/l-ombre-de-la-grande-guerre-4340287
2/ 14-18 en lumière https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/a-voix-nue/14-18-en-lumiere-1391537
3/ La bascule du Rwanda https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/a-voix-nue/la-bascule-du-rwanda-3486765
4/ Quelle histoire? https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/a-voix-nue/quelle-histoire-8711187
On peut voir aussi un extrait de l'entretien avec Joseph Confavreux de Médiapart
Sur le confinement de mars 2020 aussi l'article "Nous ne reverrons jamais le monde que nous avons quitté il y a un mois" (avril 2020)
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ZAD, collectif, etc. quelques enseignements autour des marronniers
- Par cordier_bernard
- Le 17/10/2022
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Le collectif est insaisissable mais le collectif peut saisir, le promoteur l’a appris a ses dépens hier, avec une décision de justice (http://sykadap.e-monsite.com/medias/files/sykadap-copie-officieuse-minute-59-1.pdf ) qui lui enjoint de laisser tranquilles les trois marronniers du 24 de la Courtille sous peine d’une astreinte (en cas d’abattage et même simple élagage) de 500 000 eur. par arbres, soit 1,5 million d’eur. s’il lui prenait l’idée saugrenue de mutiler tant soit peu ces trois arbres.
Le collectif m’a changé, j’ai quitté le patriarcat. Les prises de parole en assemblée sans être interrompu(e), l’écoute, les décisions au consensus sans faire ‘le coup de force’, l’horizontalité et l’absence de hiérarchie présupposée et normalisante, n’est-ce pas une réalité désirable pour nous toutes, tous ?
Si tu veux survivre trouve un collectif près de chez toi. Avec la fin des énergies faciles, les nouvelles formes de vie sur terre seront collectives ou ne seront pas. Ces formes du vivant sont celles qui animent les espaces naturels et sauvages : le collectif des vivants et leurs interactions constituent depuis toujours les écosystèmes dynamiques. Il s’agit pour nous de rejoindre leur logique.
Renonçons collectivement à l’efficacité. L’efficacité, c’est ce qui justifie l’agriculture conventionnelle, la production d’énergie nucléaire ou le béton (pour ne prendre que quelques exemples). Référence peut être faite à Bernard Stiegler qui expliquait il y quelques temps [voir https://www.youtube.com/watch?v=D3a3s58W63Y&t=49s à 4 min 30] que tout ce qui basé uniquement sur la calculabilité (cf efficace) conduit au chaos .Nous y opposons la nature et le vivant avec ses liaisons faibles (par exemple les mycorhizes qui relient les champignons avec les plantes et les arbres). Dans un autre registre, nous avons établi une liaison faible samedi passé à l’AG de la FEEL (Fédération Environnement Eure et Loir) où nous ont été rapportés les ressentis lors d’une réunion en sous préfecture de Dreux sur la A154 qui s’était tenue la veille en présence de madame le préfet :
1/ personne autour de la table ne croit plus au projet.
2/ en cas d’attribution de la concession, les citoyens perdent le contact avec les comités de suivi du fait de la loi macron dite du « secret des affaires », ou mieux dite du « secret de la corruption ». Voir le tract Gallimard Résister à la corruption : « En démocratie, la souveraineté appartient aux citoyens. Cette résistance citoyenne est aussi une opportunité pour tous de se réapproprier un pouvoir dont ils ont été dépossédés ». https://tracts.gallimard.fr/fr/products/resister-a-la-corruption
3/ pour les médias, la presse locale (L’Écho républicain), discours en complet décalage avec le point 1/ puisque pour eux, c’est comme si c’était fait… voir https://www.lechorepublicain.fr/chartres-28000/actualites/autoroute-a154-livraison-de-linfrastructure-attendue-en-2029_14190099/
On a là, toutes proportions gardées une sorte de remake du final de NDDL.
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Réunion d'information Butte des Charbonniers Chartres
- Par cordier_bernard
- Le 17/09/2022
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50 personnes réunies pour échanger sur la mobilisation du Collectif citoyen des 3 marronniers, voir plus loin les problématiques d'artificialisation de Chartres et ailleurs.
Il y a eu aussi lecture collective de la lettre remise en mairie de Chartres ce même jour. Voir le texte de cette lettre.
Des nouveaux rendez-vous sont donnés : 12 septembre 14h audience du Tribunal de Chartres, 24 septembre marche pour le climat à Chartres, 27 septembre réunion débat au bar Le Marigny à partir de 20h. -
ça jaze à Chartres
- Par cordier_bernard
- Le 15/09/2022
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Dans une maison de retraite à Chartres, une dame qui connait tout de la ville glisse un avis qui ne manque pas d’étonner. Elle qui anime la revue de presse auprès des autres résidentes et résidents amène le sujet qui a retenu son attention depuis quelques semaines dans le quotidien local. « C’est très bien ce que font les opposants écologistes au projet d’un promoteur peu sourcilleux ». « Je n’ai jamais voté pour M. Gorges, ajoute-t-elle, il dénature la ville de Chartres. Son prédécesseur M. Lemoine n’était pas de mes idées politiques mais il respectait la ville ». D’ailleurs, qui a voté pour M. Gorges ? Aujourd’hui vous ne trouverez personne qui avoue lui avoir donné son suffrage, étonnant revirement ! Plus, le dernier article de l’Écho républicain où M. Gorges s’enflamme à nouveau pour ses ambitions transformatrices à venir achève de convaincre les plus réservés : « il doit avoir un problème, ce n’est pas normal de vouloir mettre des parkings souterrains partout jusqu’au ras de la cathédrale », et aussi le doute s’insinue « où trouve-t-il l’argent pour tout ces chantiers ? ». Les habitants de l’agglomération non chartrains ne cachent pas leur antipathie : « il a fait multiplier les taxes parfois par un facteur 4 (cas des impôts locaux professionnels d’une infirmière de Morancez suite à l’entrée de sa ville dans Chartres Métropole), ça ressemble à une situation de l’ancien régime ! ». La mise au pas parfois brutale des maires de l’agglomération réduits au rang de contributeurs à qui on demande sans cesse des comptes et des votes automatiques parait aussi d’un autre temps. Une autre voix s’élève : « toutes proportions gardées, cela ressemble à ce qui s’est passé dans l’Histoire avec les dictateurs : leur entourage n’a jamais pu les arrêter ou modérer leur délire mégalomane ». Même le promoteur du 24 Courtille M. Bourguignon n’est pas amène à l’endroit du maire de Chartres qui veut lui faire porter le chapeau du conflit des marronniers et ne souhaite plus lui confier de projet, il n’entend pas faire office de fusible sans réagir.
L’avocat Maître Riviere qui a porté en justice l’assignation à quitter le site de la Courtille à l'encontre de deux associations Chartres écologie et sykadap était désemparé lors de sa plaidoirie lundi dernier : « on ne respecte plus le droit de propriété issu de la déclaration des droits de l’homme qui a valeur constitutionnelle, tout s’effondre ! ». Il a oublié dans son étourderie que la loi peut imposer, en raison de l'intérêt général, des restrictions au propriétaire, en particulier dans le cadre de la Charte de l’environnement qui a aussi valeur constitutionnelle (Loi constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005), ce que lui a rappelé Maître Galy à cette même audience en défense des associations :
Considérant :Que l'environnement est le patrimoine commun des êtres humains ;
Que l'homme exerce une influence croissante sur les conditions de la vie et sur sa propre évolution ;
Que la diversité biologique, l'épanouissement de la personne et le progrès des sociétés humaines sont affectés par certains modes de consommation ou de production et par l'exploitation excessive des ressources naturelles ;
Que la préservation de l'environnement doit être recherchée au même titre que les autres intérêts fondamentaux de la Nation ;
Qu'afin d'assurer un développement durable, les choix destinés à répondre aux besoins du présent ne doivent pas compromettre la capacité des générations futures et des autres peuples à satisfaire leurs propres besoins,
PROCLAME :
(…)
Article 2. Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l'amélioration de l'environnement.
Article 3. Toute personne doit, dans les conditions définies par la loi, prévenir les atteintes qu'elle est susceptible de porter à l'environnement ou, à défaut, en limiter les conséquences.
Article 4. Toute personne doit contribuer à la réparation des dommages qu'elle cause à l'environnement, dans les conditions définies par la loi. (…)
Un autre habitant se rappelle qu’en 1962 le droit à l’autodétermination a mis fin au droit de propriété des français d’Algérie : certains membres de sa famille se sont ainsi retrouvés à Chartres dans les immeubles flambants neufs de Beaulieu pour commencer une nouvelle vie. L’Histoire remet chacun à sa place lorsque des ajustements s’imposent.
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Compte rendu audience en préfecture Collectif 3M
- Par cordier_bernard
- Le 09/09/2022
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article de l'écho républicain article-de-l-echo-du-9-sept-22.pdf (222.63 Ko)
Réunion en préfecture du 8 septembre 2022
Chantal Vinet et Patrick Chenevrel de Chartres écologie, Bernard Cordier de sykadap sont reçus à 9h45 par madame la préfet et son chef de cabinet en salle Malraux.
La préfet nous indique que le promoteur auteur du coup de force tendant à abattre les arbres le 22 août dernier, sans affichage préalable de l’autorisation, sans savoir si son permis de construire sujet à un recours d’une riveraine sera validé, va être reçu par la préfet juste après notre délégation à 11h ce jour.
La préfet revient sur la décision du TA de suspension de l’autorisation d’abattage et nous indique qu’il y a un appel en référé qui sera statué au Conseil d’état sous un mois (donc d’ici le 15 octobre). Cet appel est sur l’urgence à sursoir à l’abattage contestée par la mairie de Charters et non sur le fond du dossier (légitimité de l’autorisation d’abattage). La décision sur le fond n’aura lieu que beaucoup plus tard.
Nous apprenons à la préfet le recours contentieux engagée par une riveraine directe qui menace le Permis de Construire (PC) d’annulation. Nous lui faisons état de notre effroi que ces arbres ont bien failli être abattus alors le PC risque d’être annulé, ce qui aurait finalement abouti à un abattage non suivi d’une construction.
La préfet dit souhaiter réunir les parties (associations et citoyens, promoteur, ville de Chartres) en cas de décision d’annulation du jugement du TA par le Conseil d’état pour examiner la totalité du dossier.
Nous revenons sur le fond de cette affaire qualifiée de « feuilleton de l’été » par le secrétaire général de la préfecture : comment en est-on arrivé là ? Il y a eu manifestement dissimulation (défaut d’affichage obligatoire), intervention en plein mois d’août, sans que la préfecture n’ait un œil sur tout ce qui se préparait. Le quartier est déjà largement défiguré par les blocs de béton et la nature qui subsiste encore ne l’est que par les jardins des riverains qui ne vendent pas leur maison. La surveillance des services de l’état fait défaut et des objections vont survenir dans les semaines à venir sur des manœuvres qui interrogent. Question à la préfet : que font vos services au moment où ils ont les yeux sur les documents ?
La préfet rappelle que les PC ne sont plus instruits en préfecture, ce sont les collectivités locales, en l’état la mairie de Chartres, qui instruisent. Ils ont des services « bien meilleurs que ceux de la préfecture » pour cela. La préfet rappelle que l’ABF (architecte des bâtiments de France) a autorisé l’abattage sous réserve de compensation.
Nous contestons cette approche car la compensation par des arbres de taille équivalente serait alors requise, ce qui vu la taille des spécimens (25 m de haut) n’est pas possible.
Nous apportons au débat l’image que nous serions témoins qu’une personne serait attaquée en vue d’être assassinée. Que faire. Il faut lui porter secours même si pour cela il faut pénétrer dans un espace privé. C’était la seule façon d’agir du fait de l’absence d’affichage préalable.
Nous réaffirmons à la préfet suite à la décision du TA sur l’urgence que nous craignons une action délibérée du promoteur, du fait de ses précédentes déclarations et du fait qu’il a déjà saccagé le site par de multiples mutilations sans autre objet que d’affirmer son bon droit de propriétaire. La préfet qui va le recevoir ce matin va nous faire parvenir un courrier nous assurant que rien ne se passera qui mettent en péril les trois marronniers en attente de la décision du Conseil d’état dans un mois.
Nous rappelons à la préfet qu’étant données ses précédentes déclarations sur « la vocation universelle de Chartres » nous nous plaçons sur le terrain moral et éthique dans cette affaire. Notre implication est citoyenne, en tant que lanceurs d’alerte assortie d’un volet juridique. Nous ne sommes pas des empêcheurs comme certains voudraient le donner à croire.
Nous questionnons la préfet sur les retombées à Chartres de l’enveloppe budgétaire destinée à la végétalisation annoncée par madame Borne suite au désastre climatique de cet été et pour adapter les espaces urbains aux contraintes futures. La préfet annonce qu’elle n’a pas encore d’information, que cela va découler de la loi de finance 2023.
Nous questionnons la préfet sur la prise en compte du volet climatique et énergétique de ces dernières semaines pour les projets actuellement à l’étude dans le département dont l’utilité et l’opportunité pourrait être remise en cause : divers projets d’artificialisation (routes, rocades, parking de grandes surface, A154, etc.). Les restrictions sur l’accès à l’énergie pour les citoyens pourraient être mal comprises si les citoyens constatent par ailleurs que des moyens très dispendieux en énergie poursuivent leur activité sans être aucunement affectés, à des fins de projets à l’utilité contestable et à l’impact climatique très pénalisant.
La préfet répond que des réunions se tiennent sur les projets en question et qu’elles auront pour tâche d’adresser ces problématiques.