ça jaze à Chartres
- Par cordier_bernard
- Le 15/09/2022
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Dans une maison de retraite à Chartres, une dame qui connait tout de la ville glisse un avis qui ne manque pas d’étonner. Elle qui anime la revue de presse auprès des autres résidentes et résidents amène le sujet qui a retenu son attention depuis quelques semaines dans le quotidien local. « C’est très bien ce que font les opposants écologistes au projet d’un promoteur peu sourcilleux ». « Je n’ai jamais voté pour M. Gorges, ajoute-t-elle, il dénature la ville de Chartres. Son prédécesseur M. Lemoine n’était pas de mes idées politiques mais il respectait la ville ». D’ailleurs, qui a voté pour M. Gorges ? Aujourd’hui vous ne trouverez personne qui avoue lui avoir donné son suffrage, étonnant revirement ! Plus, le dernier article de l’Écho républicain où M. Gorges s’enflamme à nouveau pour ses ambitions transformatrices à venir achève de convaincre les plus réservés : « il doit avoir un problème, ce n’est pas normal de vouloir mettre des parkings souterrains partout jusqu’au ras de la cathédrale », et aussi le doute s’insinue « où trouve-t-il l’argent pour tout ces chantiers ? ». Les habitants de l’agglomération non chartrains ne cachent pas leur antipathie : « il a fait multiplier les taxes parfois par un facteur 4 (cas des impôts locaux professionnels d’une infirmière de Morancez suite à l’entrée de sa ville dans Chartres Métropole), ça ressemble à une situation de l’ancien régime ! ». La mise au pas parfois brutale des maires de l’agglomération réduits au rang de contributeurs à qui on demande sans cesse des comptes et des votes automatiques parait aussi d’un autre temps. Une autre voix s’élève : « toutes proportions gardées, cela ressemble à ce qui s’est passé dans l’Histoire avec les dictateurs : leur entourage n’a jamais pu les arrêter ou modérer leur délire mégalomane ». Même le promoteur du 24 Courtille M. Bourguignon n’est pas amène à l’endroit du maire de Chartres qui veut lui faire porter le chapeau du conflit des marronniers et ne souhaite plus lui confier de projet, il n’entend pas faire office de fusible sans réagir.
L’avocat Maître Riviere qui a porté en justice l’assignation à quitter le site de la Courtille à l'encontre de deux associations Chartres écologie et sykadap était désemparé lors de sa plaidoirie lundi dernier : « on ne respecte plus le droit de propriété issu de la déclaration des droits de l’homme qui a valeur constitutionnelle, tout s’effondre ! ». Il a oublié dans son étourderie que la loi peut imposer, en raison de l'intérêt général, des restrictions au propriétaire, en particulier dans le cadre de la Charte de l’environnement qui a aussi valeur constitutionnelle (Loi constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005), ce que lui a rappelé Maître Galy à cette même audience en défense des associations :
Considérant :
Que l'environnement est le patrimoine commun des êtres humains ;
Que l'homme exerce une influence croissante sur les conditions de la vie et sur sa propre évolution ;
Que la diversité biologique, l'épanouissement de la personne et le progrès des sociétés humaines sont affectés par certains modes de consommation ou de production et par l'exploitation excessive des ressources naturelles ;
Que la préservation de l'environnement doit être recherchée au même titre que les autres intérêts fondamentaux de la Nation ;
Qu'afin d'assurer un développement durable, les choix destinés à répondre aux besoins du présent ne doivent pas compromettre la capacité des générations futures et des autres peuples à satisfaire leurs propres besoins,
PROCLAME :
(…)
Article 2. Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l'amélioration de l'environnement.
Article 3. Toute personne doit, dans les conditions définies par la loi, prévenir les atteintes qu'elle est susceptible de porter à l'environnement ou, à défaut, en limiter les conséquences.
Article 4. Toute personne doit contribuer à la réparation des dommages qu'elle cause à l'environnement, dans les conditions définies par la loi. (…)
Un autre habitant se rappelle qu’en 1962 le droit à l’autodétermination a mis fin au droit de propriété des français d’Algérie : certains membres de sa famille se sont ainsi retrouvés à Chartres dans les immeubles flambants neufs de Beaulieu pour commencer une nouvelle vie. L’Histoire remet chacun à sa place lorsque des ajustements s’imposent.
justice climatique citoyen association
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