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  • Compte-rendu de l'AG annuelle du 13 mars 2024

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    Compte-rendu Assemblée Générale Annuelle du 13 mars 2024

    Plancheville 18h – 20h

    rédigé par Bernard Cordier le 14 mars 2024

     

    Dans la salle associative récemment en partie isolée (lors du camp climat de début mars 2024) et effectivement plus confortable pour recevoir notre réunion, nous étions 27 personnes à diffuser notre chaleur animale, MERCI à toutes et tous pour votre présence.

     

    En complément des liens envoyés en préalable à la réunion de ce jour :

    rapport moral et rapport d'activité

    point financier, présentation des comptes analytiques

    Officialisation de la Charte d'adhésion de sykadap

    le président a fait une synthèse de la situation de l’association sykadap à ce moment de l’année 2024 :

    Rappel du travail en profondeur par les membres de l’association depuis fin 2023 (voir la vidéo des débats) et début 2024 qui a conduit à une véritable mutation de l’organisation et du fonctionnement de l’association :

    1/ des rencontres régulières sont programmées pour se connaître, se parler, décider ensemble : il s’agit des « AG mensuelles » qui se tiennent environ 3 fois par an et tournent sur les différents lieux de l’association (la première a eu lieu le 20 janvier dernier à Saint Piat, la prochaine est programmée fin juin 2024 au jardin de Lèves).

    2/ Une Charte a été établie qui donne à connaître aux adhérentes et adhérents les VALEURS auxquelles on se réfère les objectifs que l’on se donne.
    Des interactions sur le mode de l’entraide et de type fédératif. L’entraide est reconnue comme valeur structurante et vivifiante de notre association en référence à Pierre Kropotkine cité dans le livre de Renaud Garcia :

    « L’économie par l’entraide » p 82 :

    Nous voyons en outre que la pratique de l’entraide (terme créé par le géographe Elisée Reclus -Note de sykadap) et ses développements successifs ont créé les conditions même de la vie sociale dans laquelle l’homme a pu développer ses arts, ses connaissances et son intelligence ; et que les périodes où les institutions basées sur les tendances de l’entraide ont pris leur plus grand développement sont aussi les périodes des plus grands progrès dans les arts, l’industrie et la science. L’étude de la vie intérieure de la cité du Moyen Âge et des anciennes cités grecques nous montre en effet que l’entraide, telle qu’elle fut pratiquée dans la guilde et dans le plan grec, combinée avec la large initiative laissée à l’individu et aux groupes par l’application du principe fédératif, donne à l’humanité deux des plus grandes époques de son histoire : celle des anciennes cités grecques et celle des cités du Moyen Âge. Au contraire, la ruine des institutions d’entraide pendant les périodes suivantes de l’histoire, lorsque l’État établit sa domination, correspond dans les deux cas à une décadence rapide.

     

    Un type de gouvernance qualifié d’« autogestion » au niveau des groupes locaux (Saint Piat, Lèves, Plancheville, Dancy) associé à l’interaction des groupes locaux lors des « AG mensuelles ».

     

    L’autogestion (du grec autos, « soi-même », et « gestion ») est le fait, pour une structure ou un groupe d’individus, de confier la prise des décisions à l’ensemble de ses membres.

    Cette conception se construit en général explicitement contre des pratiques qualifiées de hiérarchiques, autoritaires, verticales, contre des formes de dépossession que constitueraient certains modes d'organisation. En d'autres termes, ce type d'autogestion permettrait une réappropriation d'une forme d'organisation collective.

     

    3/ en cohérence avec les valeurs, objectifs et les modes d’échanges, la possibilité de parcelles individuelles dans les terrains animés par sykadap pour l’expérimentation créative et les échanges sur les méthodes au bénéfice du collectif.

    Les terrains animés par sykadap où des parcelles individuelles peuvent être attribuées sont :

    Plancheville : terrain attribué à Colette pour les plantes aromatiques et médicinales.

    Lèves : terrain attribué à Fodé et autre terrain attribué à Ibrahim pour la culture légumière d’autonomie, un terrain individuel de 50 m² est disponible.

    Dancy : plusieurs terrains de 80 m² sont disponibles.

    La Taye : terrain proposé par Laurent et Isabelle disponible pour la culture d’arbres en pépinière.

     

    VOTE demandé sur : « ACCORD sur la Charte d’adhésion de sykadap ET ACCORD sur l’intégration de la Charte d’adhésion dans les statuts de l’association sykadap, ou DÉSACCORD sur ces points ».

     

    Après règlement des cotisations des membres pas encore à jour en 2024 pour l’accès au vote, nous avons dépouillé 34 votes exprimés (dont 9 pouvoirs) : 33 ACCORD et 1 ABSTENTION.

    La Charte est adoptée et son intégration dans les statuts lors d’une Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) est programmée.

     

    Les statuts intégrant l’objet de l’association et la Charte d’adhésion deviendront, suite à cette AGE, le document de référence à présenter à tout(e) nouvel(le) adhérent(e). Le montant de l’adhésion est déclaré au LIBRE choix de l’adhérent(e), entre un et mille euro. L’adhésion vaut acceptation des statuts de l’association intégrant la Charte d’adhésion comme cadre d’action au sein de l’association sykadap pour l’année civile.

     

    Conseil d’Administration (CA) :

    10 personnes présentes au CA en 2023 souhaitent continuer leur engagement dans cette instance : il s’agit de :

    Carol-Anne Desnau

    Pascale Cordier

    Ghislaine Pelletier

    Laurent Hasquenoph

    Geneviève Chartier

    Sonia Domanchin

    Sylvie Torre

    Françoise Bourneuf

    Dominique Chanfrau

    Bernard Cordier

    Deux candidatures de personnes souhaitant intégrer le CA ont été reçues et validées par le CA :

    Thibaut MANOUKIAN :

    Je m’appelle Thibaut, j’ai une formation en sciences humaines (histoire et archéologie) et en métier de l’info-doc. J’ai travaillé plusieurs années en médiathèques avant d’orienter mon chemin vers l’écologie, les énergies renouvelables accessibles à tous et l’art écoresponsable.

    Je cherche à construire un autre rapport au monde et au vivant en sortant des limites, croyances et constructions artificielles qui nous ont déconnectés de la vie. Je souhaite remettre au cœur de la vie des éléments essentiels tels que la nature, l’art et les techniques anciennes et alternatives.

    Vivien THOMAS :

    Je suis adhérent à Sykadap depuis environ 5 ans où j'ai eu l'occasion de participer à plusieurs activités diverses et variées, ce qui m'a permis de me découvrir en milieu associatif.
    Ce qu'on apporte et reçoit d'autrui me plaît beaucoup. Maintenant, je souhaite m'impliquer un peu plus encore en intégrant le CA pour pouvoir participer aux échanges, aux débats et aux décisions de cette association qui, pour moi, a de très belles valeurs.

     

    Nous prévoyons de modifier aussi les statuts lors de l’AGE à venir pour passer de 8 à 12 membres de CA et mettre en cohérence statuts et fonctionnement réel de l’association. Un membre de l’Assemblée propose de modifier le nombre de membres à 14 pour permettre à deux nouvelles personnes de rejoindre le CA l’an prochain sans avoir à modifier à nouveau les statuts.

     

    Ressources de l’association :

    en complément du lien vers les comptes de l’association (voir ci-dessus), une présentation des comptes est réalisée par la trésorière.

    Concernant la subvention du FDVA (fonds de développement de la vie associative) de 3000 eur en 2023, nous ne savons pas si la subvention FDVA demandée pour 2024 sera accordée. La trésorière profite de la présence d’une personne de la Mairie du Gault Saint Denis pour remercier la Mairie de l’attribution d’une subvention de 100 eur accordée en 2023.

    A l’occasion de la préparation du dossier de demande de subvention FDVA, nous avons été amenés à chiffrer les Contributions Volontaires en Nature (CVN = installations et matériels divers mis à disposition de l’association par des adhérent(e)s, temps passé bénévolement pour les actions menées par l’association) : nous avons chiffré pour les CVN un montant supérieur à 16 000 eur par an qui s’ajoute aux 10 000 eur de total bilan, soit un total bilan intégrant les CVN de 26 000 eur.

    On peut en déduire que même sans cette subvention conséquente (3000 eur) qui a permis d’équilibrer nos comptes en 2023, nous pourrions mener nos activités en intégrant une dimension de sobriété (choix à faire des activités menées quand on ne peut tout mener de front) et en intégrant encore davantage la dimension de l’entraide qui permet d’avoir une mise en commun de moyens et de temps passé par les membres de l’association.

     

    Débat sur la gouvernance : avec la mise en place des AG mensuelles en capacité de prendre des décisions et l’existence des réunions de CA trois ou quatre fois par an, on peut se poser la question de qui décide dans l’association : un membre indique que les AG sont souveraines d’après les statuts et que donc les AG mensuelles le sont aussi. Une autre personne indique que les AG mensuelles proposeront un ordre du jour mentionnant les questions qui seront débattues et pourront amener des décisions (par exemple point à clarifier lors d’une prochaine AG mensuelle : a-t-on besoin d’un(e) référent(e) pour les groupes locaux et si oui avec quel rôle au sein d’un groupe fonctionnant par ailleurs en autogestion), de ce fait les décisions sont contingentées et ne concernent pas tous les champs de l’association. Une autre personne indique que le fonctionnement peut être testé ainsi sur une année avec confirmation ou non de ce fonctionnement lors de l’AG annuelle de 2025.

     

    TOUR DE PAROLE des personnes présentes pour décrire leur engagement et leur attachement à l’association sykadap. Temps d’écoute et de partage très apprécié par les personnes participantes.

     

    Conclusion du président qui présente le flyer de présentation de l’activité poulailler mobile qui a été envoyé dans 33 EHPAD du département (Plus PATAY et NEUVILLE aux Bois dans le 45) et invite les membres de l’association qui ont un contact avec une de ces maisons à relayer l’information. Quatre membres se disent prêts à relayer l’information auprès de l’EHPAD qu’ils/elles cotoyent.

     

    TEMPS CONVIVIAL autour de bonnes choses à manger et à boire amenées par les membres de l’association.

     

    Info sur la passerage, plante sauvage qui a servi à faire un pesto de saison bien apprécié : voir le lien.

     

    Fin de la réunion vers 22h30.

    Prochain rendez-vous lors d’une AGE + AG mensuelle proposition de réserver la date du 30 juin 2024, lieu : au terrain de Lèves.

  • PLAN B: c'est là que ça se joue !

    N'attendons pas que le "bon changement " advienne... Les vérouillages très importants de notre monde ne sont pas dépassables à l'échelle de notre urgence et si on touche aux fondamentaux du système, ça ne marchera pas, donc, le Plan B c'est là que ça se joue!

    La peur est un levier indispensable au "bon changement". Par le désir, l'espoir le bien-vivre ou la convivialité, on peut mobiliser un certain nombre de personnes pour un certain nombre de petites choses, utiles et bienvenues mais insuffisantes pour une remise en Q fondamentale de nos modes de vie, de nos jobs, de nos modes de consommation, de nos habitats.

    Donner des opportunités de passage à l'action collective: être créatives/ créatifs sur les événements proposés, que ce ne soit pas un entre-soi et que des gens différents se retrouvent ensemble. Plein de choses sont encore à préserver par une action locale, concrète et en réseau. La libération viendra de l'expérimentation.

    Devenons des agents du changement culturel: en étant pionniers sur d'autres façons de faire, en documentant nos expériences par des compte-rendu, des relevés sur l'évolution des indicateurs, par des témoignages des acteurs et des images des lieux, pour que ces façons de faire se diffusent et construisent l'alternative d'un nouveau projet de société.

    MERCI à Arthur KELLER (et à la chaine YouTube Elucid : voir la totalité de l'interview : https://www.youtube.com/watch?v=0fwibZtmqtU

  • Cassou prend la parole sur l'autoroute

    Christophe Cassou @cassouman40  

    Directeur de Recherche @CNRS , Climatologue Auteur principal 6e rapport #GIEC/

    Toulousecastres

    Mobilisation massive citoyenne & non violente pour dénoncer l'autoroute #toulousecastres, emblématique de futurs obsolètes. J'ai accepté de prendre la parole à l'invitation du collectif a un moment démocratique et politique particulier. Pourquoi? Fil de mon discours [en toute transparence]

    La décision de prendre la parole à un rassemblement citoyen militant ne se prend pas à la légère pour le scientifique que je suis, pour les scientifiques que nous sommes, mes collègues et moi. Elle se réfléchit, elle se discute; elle est engageante.

    L'ensemble des éléments/temporalités est considéré. Bien évidemment les éléments scientifiques qui constituent notre cœur de métier, mais aussi le contexte politique, au sens « faire-société » & vie démocratique.

    Nous sommes un grand nombre dans la communauté scientifique à penser que nous sommes à un moment pivot, un moment charnière, et la responsabilité des décideurs et de la communauté scientifique est immense dans la temporalité actuelle.

    Je suis intervenu comme scientifique du climat, à titre personnel comme citoyen, en exerçant mon droit à la liberté d’expression. Tout comme ma collègue @valmasdel lors de la soirée de réaction face à la menace de dissolution @lessoulevements de la Terre.

    C’est notre rôle de scientifique du climat de rappeler haut & fort cette liberté d’expression, la liberté de revendiquer, de contester l’utilité de certains projets au regard des enjeux de transformation de fond indispensable pour minimiser les risques futurs en climat dérivant.

    Tout en condamnant de la manière la +ferme et la +claire possible toute forme de violence. Tout cela à un moment ou criminaliser & intimider les activistes climatiques est devenu une stratégie politique dans tous les pays et en France.

    Cf https://www.theguardian.com/environment/2021/apr/19/environment-protest-being-criminalised-around-world-say-experts

    Le rapport de synthèse du #GIEC est sorti il y a un mois environ. C’est la fin d’un cycle de 8 ans de synthèse et d’évaluations porté par plus de 1000 scientifiques de toute nationalité. Je le résume en 3 mots : 2 adjectifs : GRAVE, URGENT, et un adverbe : AUTREMENT.

    GRAVE : Le #ChangementClimatique, c’est aujourd’hui, maintenant, ici en France, partout dans le monde. On le vit, perçoit au quotidien et il s’intensifie. 2022 est emblématique du climat qui change: chaleurs extrêmes, sécheresses, pénuries d’eau, incendies, rendements agricoles.

    URGENT : Chaque dixième de degré additionnel induit des risques supplémentaires et nous rapproche chaque jour des limites dures de l’adaptation à un climat qui change, nous rapproche chaque jour de l’irréversibilité pour les écosystèmes et les sociétés humaines.

    Les politiques climatiques actuelles nous conduisent vers un monde à environ +2°C vers 2050, +3°C vers 2080-2100. Sur cette trajectoire, les nouveau-nés de 2020 seront confrontés en moyenne à 7 fois plus de vagues de chaleur au cours de leur vie que leurs grands-parents.

    Nous sommes entrés dans le dur et on voit bien, on l’expérimente dans notre quotidien, que les mesures cosmétiques, les mesures incrémentales, les mesures palliatives qui nous permettent de gérer plus ou moins bien les successions de crises, ces mesures-là ne suffisent plus.

    Le 6e rapport du #GIEC pointe le décalage entre actions d’adaptation & ce qui serait nécessaire. Le rapport du #GIEC pointe le décalage entre actions de décarbonation/attenuation & ce qui serait nécessaire.

    Pour la France, Le Haut Conseil pour le Climat @hc_climat insiste chaque année sur le hiatus entre objectifs et réduction effective des émissions de gaz à effet de serre qui devrait aller 2 fois plus vite. Insuffisance également des politiques transformatives nécessaires.

    Nous sommes face à des enjeux de transformation collective. Nous sommes face à des choix fondamentaux de société, de faire société, de vivre ensemble, de relations aux communs, de relation au non-humain.

    Le 6e rapport du #GIEC insiste sur le fait que le statu-quo n’est plus une option pour limiter les risques parce que chaque incrément de température rend l’adaptation +complexe avec des risques en cascade, qui touchent en 1er les +vulnérables & les -responsables du CC.

    Il faut faire AUTREMENT. Il faut lutter contre les réflexes de développement qui ont pu se justifier à une époque mais qui aujourd’hui, ne sont plus du tout compatibles avec les enjeux climat-biodiversité.

    L’autoroute #toulousecastres est emblématique des vieux réflexes, l’antonyme de « autrement ». Acter la construction d'une nouvelle autoroute nous verrouille directement ou indirectement dans les fossiles et ne nous permet pas de repenser la mobilité, entre autres.

    Ne pas renoncer à des projets comme #toulousecastres considérant les enjeux climat-biodiversité d'aujourd'hui est un véritable déni d'un monde qui se transforme, un véritable aveuglement.

    Ils nous verrouillent dans les schémas de développement du 20e siècle qui sont morts ou sont mourants : économiquement, les nouvelles autoroutes sont des futurs obsolètes, très probablement des actifs échoués, c’est-à-dire des investissements dont la valeur est dévalorisée par l’évolution sociétale, celle des modes de vie, des réglementations... De la dynamique du renoncement peut émerger des alternatives intéressantes & créatrices. Renoncer, ce n’est pas « perdre »; c’est faire AUTREMENT.

    Voilà des années que nous scientifiques, alertons sur ce que dit la science. C’est notre rôle, c’est notre mission. En 2023, on ne peut pas, on ne peut plus dire que l’on ne sait pas…

    Mais quand le gouvernement et les acteurs économiques décident de considérer un niveau de réchauffement de +4°C sur la France (équivalent +3°C monde) pour encadrer la politique d’adaptation de la France, réalisent-ils ce que cela signifie concrètement?

    Ce climat-là +4°C France correspond au scenario tendanciel pour la fin du siècle, celui que l’on suit avec les politiques climatiques actuelles sur la table. Les décideurs politiques et économiques ne décident pas juste pour eux-mêmes. Ils engagent notre avenir à tous.

    Aujourd’hui, le chercheur & citoyen que je suis, est en colère, tout comme beaucoup de mes collègues. Pourquoi ? 1/ Parce que l'on se sent impuissant 2/ Parce que l’on sait, de manière claire, ce qu’il va se passer. Et c'est très inquiétant! Il ne s'agit pas d’être anxieux mais lucide!

    La communauté scientifique ressent aussi une grande frustration. L’effort produit pour évaluer les risques liés au #ChangementClimatique mais aussi les solutions disponibles à des problèmes complexes, cet effort-là est énorme, tout ça pour au final être trop souvent magistralement ignoré ou pire, prétendre tenir compte de la science alors que ce n’est pas le cas, faire semblant de faire, ou bien encore instiller le doute dans les résultats de manière sournoise et indirecte.

    Le scientifique informe, le politique décide & doit assumer ses choix. Aujourd’hui le paysage politique & les tensions sociétales sont tels que le simple fait de communiquer les faits scientifiques, leur caractère complexe & non binaire, fait passer les scientifiques pour des militants. Cet ensemble de facteurs fait qu' aujourd’hui, ns sommes quelques-uns à intervenir dans le débat, comme scientifiques du climat, mais aussi comme citoyens & à titre personnel, pour défendre les droits fondamentaux à la liberté d’expression, tout en portant & partageant la connaissance.

    Il est indispensable que toutes les voix puissent se faire entendre sur les enjeux actuels, le tout sans être stigmatisé, remis en cause, menacé, provoqué, intimidé, etc. Nous sommes face à un enjeu démocratique majeur.

    L’ensemble s’accompagne de vérités alternatives, de désinformation. Les stratégies de diversion se mettent en place pour éviter que l’on parle du fond et in fine favoriser l’inaction et le statuquo portés par des intérêts particuliers, au détriment de l’intérêt général.

    Certains mots stigmatisent, «terrorisme intellectuel» etc., enferment dans le but de décrédibiliser la désobéissance civile non violente qui est pourtant un recours fondamental en démocratie pour s’opposer à des lois qui sont injustes et/ou pas adaptées aux enjeux les +urgents.

    Les mouvements de citoyens contribuent au débat démocratique; les réduire à des actions de violence est une stratégie de diversion qui empêche de parler du fond. C’est-à-dire 1/ +4°C sur la France pour l'adaptation 2/ leviers de décarbonation pour ne pas atteindre ce niveau

    Dans le 6e rapport du #GIEC, il est évalué qu’un engagement +fort de la société civile permet d’accélérer la prise de conscience collective sur les enjeux climatiques, que les mouvements non violents contribuent de manière positive et inspirante au débat démocratique. Je rejette clairement toute violence physique, morale, mentale, un monde ou la violence appelle a la violence; la non-violence est exigeante, beaucoup plus exigeante, mais elle est, à mon avis, d’une immense puissance.

    Les conditions favorables à l'adaptation au CC mais aussi aux leviers d’actions sont une gouvernance inclusive, des décisions qui mettent au centre équité & justice, c’est-à-dire qui n'écartent personne, & des décisions qui sont basées sur transparence & partage des connaissances.

    Je termine mon discours par une citation de Bruno Latour: « le défi est de préserver la cause commune, tout simplement l’habitabilité de la Terre, à partir d’une myriade d’intérêts dispersés. »

    Certains redoutent un « effondrement climatique » faisant prochainement basculer les sociétés humaines et les écosystèmes d'aujourd'hui dans un monde invivable. Cet effondrement-là, j'en cerne en partie le volet géophysique; c’est mon objet d’étude.

    Mais perso, je redoute peut-être davantage un «effondrement des valeurs», c’est-à-dire un monde muselé ou les droits fondamentaux sont bafoués & les forces de cohésion sociale, dialogue, partage, justice & équité, de solidarité sociale & territoriale, de respect du vivant, sont rompues

    Cette dynamique-là est incompatible avec la lutte contre le changement climatique, la préservation de l’humain et du non-humain. C’est ce futur-là dont je ne veux pas. Pas uniquement en tant que scientifique, mais aussi en tant que citoyen. [Fin de mon discours, 22 Avril 2023]

    Bravo et merci au collectif @LaVoieEstLibre_ d'avoir organisé avec tant de sagesse, maîtrise & intelligence collective, ce rassemblement festif & non-violent qui fait taire les marchands de haine qui n'attendaient que débordement, saccage et violence. Le défi était immense. Des rencontres magnifiques au cours de la marche, des échanges intéressants et très instructifs, de l'intergénérationnel, du collectif, une vraie chaleur humaine ... de l'espoir, une respiration. #NoMacadam

  • Audience en appel pour les Marronniers de Chartres

    Ce matin 8 mars 2023, Cour d’Appel de Versailles, six personnes de sykadap accompagnées de leur avocat Me Bruno Galy ont répondu présent ! à la convocation de la 14è chambre.

    Le promoteur SCCV mis en déroute par les précédents jugements (Tribunal administratif par deux fois, tribunal d’instance de Chartres) dans ses projets funestes de destruction de trois majestueux marronniers par ailleurs protégés par EBC (espace boisé classé), a cru bon de porter appel devant la cour d’appel de Versailles sur le dernier jugement en date du 26 septembre 2022 qui lui donnait tort à plusieurs titres :
    - tort de vouloir expulser les militants qui entendaient défendre par leur présence les arbres menacés de toute dégradation,
    - tort de vouloir à tout prix abattre ou amputer ces arbres et pour l’en empêcher lui opposer une astreinte de 500 000 eur. par arbre dégradé,
    - tort en lui demandant de payer 2000 eur. à chacune des deux associations engagées pour la défense de ces arbres.

    A l’écoute de la relecture des éléments de ce précédent jugement par la juge en préalable aux plaidoiries, nous avons pu reprendre soudainement conscience du caractère exceptionnel de cette affaire :

    • Des arbres magnifiques en plein cœur de la ville et menacés de disparition par la folie mégalomane d’un promoteur ont été préservés à Chartres, ville jusqu’alors peu portée à s’intéresser à la dimension végétale de son cadre de vie.
    • Une juge a posé pour la défense de ces arbres un interdit sous la forme d’une astreinte réellement dissuasive, allant au-delà de la demande des défendeurs (montant demandé x 2,5).
    • Cet événement a constitué un tournant dont nous voyons aujourd’hui, six mois plus tard, les effets structurants :
      • Pas une publication papier de la ville de Chartres ou de l’agglo qui ne contienne une référence à l’importance de planter des arbres, de sauvegarder et de développer la végétalisation de la ville : les équipes municipale et communautaire en place ont perçu que leurs électorats ne sont pas disposés à subir la bétonisation sans réagir, à voir réduits leurs ilots de verdure, il n’y a pas que les écolos qui pensent ça aujourd’hui.
      • Les combats qui continuent avec le sentiment d’une lutte légitime, nécessaire et au final victorieuse : collectifs à Epernon et Grogneul, Permis de contruire aberrants annulés ou en voie de l’être rue Chauveau-Lagarde et Boulevard de la Courtille etc.
      • Les rencontres citoyennes qui se poursuivent, se diversifient, se ramifient et infusent la société locale.

    Me Bruno Galy dans sa plaidoirie s’est étonné que le promoteur (qu’il a qualifié de punk !) avec ses conseillers de la ville de Chartres, ait cru bon de porter appel de la cause jugée. Rien en effet ne porte matière à appel : les occupants, s’en remettant à la décision de justice réellement protectrice, ont quitté depuis longtemps les lieux ; les astreintes ne devraient par ailleurs pas porter à conséquence puisque le promoteur prétend par son avocat qu’il entend ne pas couper ces arbres dans l'attente du jugement sur le fond !

    La juge de la cour d’appel appréciera et rendra son jugement le 20 avril prochain.

  • Les médias, avant-garde du parti de la guerre

    Article du Monde Diplomatique de mars 2023 de Serge HALIMI et Pierre RIMBERT

    "Emportés par la logique de surenchère qu’ils imposent au monde politique, les médias coproduisent l’entrée en guerre progressive des pays occidentaux contre la Russie. Tout, dans leur traitement du conflit, laisse penser qu’un tel affrontement s’impose."

    https://www.monde-diplomatique.fr/2023/03/HALIMI/65597

    article qui fait écho à l'extrait de l'interview d'E TODD ci-dessous.