Une haie les pieds au frais…

Compte-rendu proposé par Damien LEROY

Ce samedi 1 juin, association sykADAP organisait une journée paillage de haie à Lhopiteau (Voves), la ferme dans le vent chez Damien Leroy.

Nous étions 6 bénévoles à nous retrouver à la ferme dès 10 heures ...et avec les premières grandes chaleurs de l’année (plus de 30°).

Au programme : 400 mètres de haie à pailler avec de « la vraie paille » en ballots de 300 kg.

 

La haie :

La haie a été plantée il y a deux ans.

Elle est faite dans un protocole proposé par l’association « Hommes et territoire » dans le cadre d’un financement pour l’achat des arbres.

Seize essences ont été plantées sur 2 rangs, espacés d’un mètre.

Hauts-jets, jets intermédiaires et basses tiges constituent une haie brise vent, bocagère et de parcours pour la faune sauvage.

Voici les essences que l’on m’a proposé :

- les grands arbres :Chêne pédonculé, noyer commun, poirier commun, orme champêtre, érable champêtre.

- les arbres moyens : charme commun, aubépine, pommier sauvage, merisier des oiseaux, méflier.

- les arbustes : cornouiller sanguin, framboisier, fusain, groseillier, noisetier, sureau noir, prunus épine noir.

 

Il restait à pailler, sans bâches plastiques, ni tissus

Ce choix, Damien l’a fait dès le départ.

 

Pourquoi faire « compliqué » quand on peut faire « simple et polluant » ?: le paillage

Le paillage se fait en général avant plantation, avec des bâches plastiques ou tissées.

Ce paillage est efficace et pratique pour l’entretien de la haie. Il y a un coût d’achat de bâche à rajouter à l’achat d’arbuste.

Pour ma part, je regrette que ce type paillage reste définitivement au sol et se retrouve en miettes des années plus tard parmi l’humus du sol.

Les bâches synthétiques empêchent l’évaporation de l’eau mais pas si efficacement que la paille.

La paille se transforme en humus au fil des mois. Elle aide à créer un sol riche pour la future haie.

Et pas de déchets.

En faisant un paillage paille après la plantation, le temps de plantation est plus rapide qu’avec un paillage synthétique.

Pour le second système :

- il faut installer la bâche et enterrer les bords pour ne pas qu’elle s’envole ou se soulève,

- faire des trous dans la bâche et des trous dans la terre pour les arbres,

- planter les arbres,

Tout ceci demande un équipement plutôt spécialisé.

 

Avec la paille, rien de tout cela :

- On fait deux raies de labour pour les deux rangées,

- On plante en creusant un peu en suivant la raie de labour, et on enterre les racines.

- On paille, idéalement, à la suite.

Un chantier paillage avait été testé l’an passé sur un après-midi, pour une première partie de la haie.

Affiche

Il est intéressant de rationaliser ce paillage pour gagner en temps de travail et pénibilité.

Voici donc ci-après un modèle testé de chantier de paillage.

 

 

 

Le Chantier paillage mode d’emploi :

les ingrédients :

- des ballots de pailles, qui ont pris l’eau mais qui ne sont pas pourris donnant ainsi de la paille cartonné. 300 kg par ballots rectangulaires.

- un couteau, pour couper les ficelles.

- des bras, pas forcément musclés.

- 2 manches à balai par équipe de deux personnes.

- 1 personne détachant les quartiers de paille au fur et à mesure des besoins.

- un tracteur et remorque ou un chargeur de chantier que l’on trouve dans les fermes.

L’organisation :

Par équipe de deux personnes, munis de deux manches à balai servant de brancard, nous venons récupérer des tranches de paille (plus ou moins) cartonnées.

Nous portons ces tranches de paille de 10 cm d’épaisseur ( 1 mètre de largeur, 1,2 m de longueur ) que nous déposons à la queue leu-leu comme un parquet de bois, dans le couloir que forme les 2 rangées d’arbustes de la haie.

A Lhopiteau, nous avions un chargeur de chantier qui amenait et déposait ballot par ballot tous les 30 mètres dans le chemin longeant la haie.

Le débit de chantier :

Pour qui veut planter une haie, l’entretien de la haie vis à vis des herbes envahissantes est une difficulté et du temps de travail important. Sans bâche plastique cela se complique.

Et c’est souvent ce qui freine l’implantation de haies : l’entretien.

Avec le paillage « paille » voici les temps de travaux et autres références :

- 3 équipes de 2 personnes

- 30 mètres de haies par ballot de 300 kg

- 20 minutes par ballot étalé, et sans se presser.

- A ajouter 10 minutes par ballot pour les déplacements et autre.

Et ce n’est pas plus compliqué que cela…

 

Le paillage dans le temps et les améliorations à imaginer :

Ce paillage tient en place, 2 ans maximum.

Pour les années suivantes, nous verrons s’il y a besoin de recommencer un nouveau paillage.

En attendant, l'humidité reste bien sous ce lit de paille même en été.

Pas de dégâts de mulots constatés.

L’enherbement est bien maîtrisé la première année et demande un petit entretien la deuxième année, surtout avec les levées de chardons.

Pour un prochain paillage, il serait bon d’imaginer le paillage des deux extérieurs de la haie qui ne sont pas fait actuellement. A voir si besoin…

 

Notre journée paillage :

Malgré la grosse chaleur de l’après-midi, Françoise, Fodé, Ibrahim, Marc, Bernard et Damien ne semblaient pas trop fatigués. Nous avons fait une longue pose déjeuner sous les arbres. Moment convivial du repas partagé avec ce que chacun a amené.

Nous avons arrêté le travail par manque de paille.

Au total 4 heures de travail environ.

Nous avons fait 300 mètres de paillage et il reste 100 mètres à faire… Qui se fera après récolte de la nouvelle paille de la moisson.

 

Et pourquoi pas imaginer des chantiers paillages tous azimuts, afin d’inciter les agriculteurs et les particuliers à planter des haies ?

Des haies conviviales et solidaires

 

Un calendrier à venir de nouveaux paillages en équipes tournantes de cinq à six personnes pourra être proposé en saison et hors saison à raison d’un chantier tous les deux mois : il faudra des ballots !

 

 

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