40 minutes pour parler climat

En complément de l'article ci-dessous,
lien vers la conférence du festival Faire Hacker à Chartres en octobre 2017

 

cet article a été mis en ligne le 5 février 2017 sur le blog du club médiapart

ci-dessous une trame pour présentation à un Conseil Municipal ou un Conseil Syndical sur les questions du climat et des ressources - questions à traiter en priorité dans la décennie 2020-2030. Vous pouvez utiliser cette trame ou nous demander une intervention à l'adresse sykadap@gmail.com

1)      Point 1 : le climat se dégrade

regardons cette courbe - De quoi s’agit-il? -  Qu’est ce qui attire notre regard?

 

température moyenne -20000 +4000 © Pablo Servigne température moyenne -20000 +4000 © Pablo Servigne

Nous expliquons cette courbe:

 

 Il y a 12 000 ans a débuté la période interglaciaire actuelle, l'Holocène. Elle faisait suite à la dernière ère glaciaire. Durant cette dernière la température moyenne du globe était de 3°C inférieure à la température prise comme référence (moyenne au début de notre ère).

En dehors d’un refroidissement (de moins de 1°C) qui a eu lieu entre 1450 et 1900 (appelé Petit Âge Glaciaire, et qui a eu des conséquences historiques identifiées – famines, disettes, régions rendues inhabitables – Groenland, Islande, occupées auparavant par les Vikings), le climat a été stable pendant l’Holocène, permettant l’installation et le développement de l’agriculture.

Depuis 1800 et le début de l’ère industrielle, la concentration en CO2 a augmenté dans l’atmosphère terrestre avec une accélération depuis 1945. Cela coïncide avec une augmentation très rapide de la température moyenne terrestre : +1°C en un siècle de 1900 à 2000, augmentation qui se poursuit et s’accélère (prévision à l’horizon 2100 d’un nouveau +1°C au mieux, voir +4°C si rien n’est fait pour enrayer le processus).

Le triangle rouge indique le point auquel nous sommes actuellement (2017). La suite de la courbe est celle qui sera suivie si nous ne changeons rien (« business as usual »).

 

Cette élévation de température est trop rapide, elle contribue (avec d’autres facteurs) à l’extinction massive d’espèces vivantes sur terre (l’espèce humaine est elle-aussi menacée).

D’autres effets se font sentir par les événements climatiques extrêmes : ils sont plus fréquents, plus forts, durent plus longtemps (sécheresse, inondations, période anticyclonique, tempêtes, canicules).

2)      En cause : les GES (gaz à effet de serre) : le CO2, le NO2, le CH4 : croissance exponentielle
Les causes des émissions sont : habitat/équipement 1/4 - Agriculture
1/4 - Industrie 1/4 - Transport 1/4

Principalement le CO2 - Les parts (1/4) sont approximativement celles de l’énergie primaire (issue des pétrole-gaz-charbon) utilisée pour chacune de ces grandes catégories

+beaucoup d’inconnues sur NO2 et sur CH4… (peut contribuer à un emballement du changement et à une sous-estimation des processus en cours)

3)   nécessité de CHANGER :

Détail des mesures qu’il est possible de prendre pour limiter la consommation d’énergie primaire (pétrole-gaz-charbon)
changement radical de notre mode de vie (et la survie de l’humanité en dépend)

habitat/équipement: Isoler – construire passif – choix et nombre d’équipements

Agriculture: Permaculture -  restaurer les sols – agriculture biologique – circuits courts – modes d’alimentation

Industrie: Construire modulaire – simple – réparablerelocaliser – aller vers le renouvelable

Transport: Transport en commun – vélo – marche – sobriété – choix des modes de vie

4)      En même temps (et indépendamment) que le processus climatique accéléré est en marche, nous allons vivre une rupture d’approvisionnements :
- fin de l’énergie facile (pic pétrolier)
- fin des métaux et ressources faciles (pic des métaux ou « peak all » : Le cuivre, le zinc, l’or et l’uranium figurent parmi les principaux métaux dont les ressources mondiales semblent en voie d’épuisement)
- fin de la société du pétrole (toute notre société, et en particulier notre mode de production alimentaire…)
↘Risque de rupture d’approvisionnement alimentaire (= risque de disette, de famine)

5)      Nous vivons depuis un siècle l’exponentielle de la population mondiale avec 7,14 Mds en juillet 2016 (pour 1,5 Mds début du XXè siècle)

overshoot © B Cordier overshoot © B Cordier
Modèle Meadows © Denis Meadows Modèle Meadows © Denis Meadows


le premier schéma montre l’évolution de l’écosystème terre avec un dépassement des limites des ressources (sans bruit dans les années 1990), conduisant à un effondrement de l’écosystème (overshoot). Cet effondrement est détaillé dans le deuxième graphique (modèle MEADOWS) avec une conséquence sur un déclin de la population (on n’ira pas vers les 9 Mds prévus par l’ONU en 2050- prévision basée sur les taux de natalité/mortalité sans tenir compte des limites de l’écosystème terre)

 

Population en 2100 : 3 Milliards ?

 6)      Le mot qui s’impose : « s’adapter »

- produire de l’alimentation de proximité (méthodes, NIMAculteurs*)
- modes de vie
- produire différemment
- sobriété, solidarité

s’impose du fait de la problématique climatique et aussi du fait de la problématique ressources et approvisionnements
faire le choix de s’adapter, c’est choisir de changer de mode de vie: première priorité à la production alimentaire de proximité et à des modes de vie sobres et solidaires
Sobriété, solidarité, réseau de proximité, production relocalisée, sont les ingrédients de la résilience aux chocs à venir

(*NIMAculteurs = agriculteurs, Non Issus du Monde Agricole) Les NIMAculteurs sont toutes les personnes qui vont consacrer une part importante de leur temps à la production agricole et qui ne le savent pas encore!

7)      En s’adaptant on minimise notre impact : effets vertueux en cascade !!
Nous avons besoin de changements en profondeur = changements politiques
↘décroissance de la population
↘sortie de l’économie néolibérale et de la finance folle

Le changement amène des effets bénéfiques qui atténuent l’empreinte écologique

Choisir de sortir du tout pétrole (plutôt que le subir)
Choisir  une décroissance de la population (plutôt que la subir)
Choisir une autre logique économique et financière (plutôt que devoir subir sa remise en cause brutale)
Choisir un mode de vie qui nous rende heureux: basé sur les relations humaines plutôt que sur les richesses matérielles

8)      La nouvelle réalité est déjà là, avec des effets hors de contrôle
↘information et formation
↘apprendre à vivre avec
↘mobiliser l’énergie mentale disponible : remplacer le surflux énergétique par un surflux psychique (7,14 Mds de cerveaux !)

La machine climatique est déjà définitivement détraquée du fait de l’action des hommes ces deux derniers siècles et principalement ces 50 dernières années
Informer et former les générations jeunes et moins jeunes est une nécessité (pas prévu actuellement par les programmes scolaires ni par des programmes dans le cadre des COP21, COP22)

 Mobiliser les ressources disponibles (ressources matérielles et ressources psychiques) pour changer le monde, pour s’adapter, pour un monde encore vivable

9)   Point 9 : sykAdap, c’est trois volets d’activités

Syk pour "malade" (sick)+ "recherche" (to seek)      Adap pour "adaptation"

 

logo SykAdap © Bernard Cordier logo SykAdap © Bernard Cordier


- Volet I: Centre de ressources documentaires
- Volet II: expérimentation locale
(en particulier: production en permaculture)
- Volet III: information et formation tous publics sur « la nouvelle réalité »
(jeunes et adultes)
association créée en octobre 2016 en Région Centre Val de Loire
Vous pouvez rejoindre la page Facebook https://www.facebook.com/sykadap1

 

cet article a été mis en ligne le 5 février 2017 sur le blog du club médiapart

 

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