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CA du 5 janvier 2023
- Par cordier_bernard
- Le 10/01/2023
- Dans CA & AG
- 0 commentaire
Présents : Thibaut M, Sylvie, Françoise B, Sonia, Pascale, Zahra, Carol-Anne, Bernard, Ghislaine.
Excusé : Laurent (pensée pour sa maman qui vient de décéder)
Compte-rendu d'activité 2022 de l'association sykadap,
vous avez pu en prendre connaissance et faire remonter des modifs/ ajouts que vous souhaitiez voir paraître.
La diffusion de ce document statutaire aura lieu en ce début d'année.Voir pour l'invitation à l'Assemblée générale dont la date pourrait être le samedi 11 mars (anniv de Sonia !) à 17h à Plancheville.
Ordre du jour du CA ce jour à Luisant.
- - soutien annuel à la Ferme de la Métairie de Massuères de 150 eur. / mise à disposition d’un tracteur agricole (en particulier lors du chantier paille).
- - Montant adhésion à définir pour 2023 : pour info, l’adhésion moyenne s’établit en 2022 à 17,35 eur. (1232 eur. pour 71 adhérents) . Reconduction de l’adhésion libre avec 8 eur. mini.
- - Relance adhésions début 2023 : la trésorière va effectuer cette relance. Le CA contribuera à la formulation de ce courrier de début d’année.
- - Bail grange de Plancheville qui démarre au 1er janvier 2023. 100 eur / mois de location payé par sykadap à Pascale et Bernard Cordier. Remboursement de la moitié de cette quote part par la Ligue à sykadap (en déduction des facturations de la Ligue à sykadap), donc 50 eur/ mois réellement à la charge de l’association. Contribuera principalement au recouvrement des impôts locaux en forte augmentation. La grange sert comme lieu de travail, avec outillage et matériaux stockés, pour préparer et assurer les animations en école, peut aussi servir à remiser des remorques utilisées en animation.
- - Proposition d’une journée en janvier sur un samedi (samedi 28 janvier) : cette journée sera l’occasion de lancer l’utilisation des locaux de la grange ouverte à tous avec fabrication de nichoirs.
- - Durant les vacances de février, sur un week-end (18-19 février) qui constituera le camp climat, avec une journée à Senonches pour avancer sur la plantation de la haie en bordure du terrain de Thibaut et Julie (où vient d’être construite une bergerie et où sont parqués les 2 moutons race soay). Il y aura aussi constitution de planches de culture surélevées avec bords en bois de palette et constituées principalement de fumier (moutons, lapins, poules) en préparation pour la culture de courges. L'organisation des activités d'éco-pâturage sera aussi débattue lors de cette journée. L’autre journée peut être organisée sur le terrain de Lèves (tailles des fruitiers).
- - Clap Adap en 2è semestre 23 ? Dates et thématique ? Constitution d’un groupe de volontaires ? Déjà trois films en présélection : « Bigger than us » de Flore Vasseur (2021), « No » de Pablo Barrain (2012), « le génie des arbres » d’Emmanuelle Nobecourt (2020). Thème du festival cette année 2023 : l’engagement, l’énergie d’aujourd’hui ?.
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- - Suite du collectif troismarron et du collectif des vergers d’Epernon et aussi des combats menés par la FEEL avec le collectif « NON à l’A154/ A120 ». Explication du débat interne sur le pour ou contre MOB28.
- - Animations en école. Créneaux APC, poulailler mobile, nouvelles animations mares et cours d’eau, évolution de la convention avec la Ligue.
- - Actualité des terrains. Plancheville, Dancy, Lèves, Senonches. Des liens possibles aussi avec Toulifaut, avec Auvilliers (poulailler et serre à créer chez André).
- - Autres points : témoignage et échange avec Zahra et Tibaut sur la situation en Iran, sur l’engagement.
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un million de milliards de connexions
- Par cordier_bernard
- Le 30/12/2022
- Dans Perspectives & Projets
- 0 commentaire
Notre cerveau ne pèse que 1,3 kg en moyenne, soit 1,5% du poids du corps, alors qu’il consomme plus de 20% de notre énergie totale afin d’alimenter 89 milliards de cellules neuronales. Chacune pouvant établir plus de 10 000 connexions, le fonctionnement de notre cerveau engendre plus d’un million de milliards (1015) de connexions à chaque instant.
Cette extraordinaire complexité du cerveau humain est le résultat d’une très longue évolution (500 millions d’années) qui s’est progressivement établie à trois niveaux :
1/ une évolution biologique allant du singe à l’Homo sapiens sapiens ;
2/ une évolution individuelle et environnementale, innée et propre à notre espèce qui se singularise au cours de notre développement par épigénèse, c'est-à-dire en sélectionnant les réseaux neuronaux les plus stimulés par notre environnement ;
3/ une évolution sociale et culturelle, sous l’influence de l’expérience et de l’éducation, par intégration des comportements, des codes et des valeurs d’une ou plusieurs cultures et sa transmission par épigénétique.Ainsi notre cerveau se modifie en permanence grâce au mécanisme de la plasticité cérébrale (…) c’est un organe en perpétuelle modification : non seulement sa morphologie et sa structure évoluent, mais, plus encore, son fonctionnement peut être dynamiquement reconfiguré à chaque instant.
Dans notre organisation cérébrale, le système émotionnel (réseau de la saillance) se révèle tout aussi important que le système spéculatif et sensorimoteur (réseau exécutif) ou que le système de pensée libre ou associative (réseau par défaut). D’aucuns avancent même, avec de solides arguments, que le système émotionnel serait le maître à bord qui orienterait le fonctionnement des autres réseaux. S’il est donc fondamental d’apprendre à le gérer, il est en revanche dangereux ou très handicapant de chercher à l’étouffer.
Source: Fanny Nusbaum
Les philo-cognitifs (Odile Jacob, 2019)Si nous mettions ces ressources en connexion au sein d'un collectif ...
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David Graeber Pour une anthropologie anarchiste
- Par cordier_bernard
- Le 11/12/2022
- 1 commentaire
David Graeber david-graeber-notes-de-lecture.pdf (83.39 Ko)
Pour une anthropologie anarchiste
Lux éditions, 2004
Extraits
P92-93
Pendant les manifestations qui ont précédé le Forum économique mondial, une brochette d’hommes d’affaires importants, d’attachés de presse de grandes entreprises et de politiciens, tout en développant des réseaux de relation et en buvant des cocktails au Waldorf Astoria, prétendaient discuter des moyens de réduire la pauvreté mondiale. J’ai été invité à participer à un débat à la radio avec un de leurs représentants. La tâche a finalement échu à un autre militant, mais je me suis rendu assez loin pour préparer un programme en trois points qui, je pense, aurait bien résolu le problème :
- L’annulation immédiate de la dette internationale (une amnistie pour les dettes personnelles n’est peut-être pas une mauvaise idée non plus, mais c’est une autre question) ;
- L’annulation immédiate de tous les brevets et autres droits de propriété intellectuelle liés aux technologies de plus d’un an ;
- L’élimination de toutes les restrictions à la liberté de déplacement ou de choix de lieu de résidence dans le monde.
Le reste se règlerait tout seul ou presque. Aussitôt qu’il ne serait plus interdit à l’habitant moyen de Tanzanie ou du Laos de s’installer à Minneapolis ou à Rotterdam, les gouvernements de tous les pays riches et puissants dans le monde décideraient certainement que rien n’est plus important que de trouver un moyen de s’assurer que les personnes en Tanzanie ou au Laos préfèrent y rester. Pensez-vous vraiment qu’ils ne trouveraient pas une solution ?
(…) Mais me direz-vous, ces demandes sont complètement irréalistes ! C’est vrai. Mais pourquoi le sont-elles ? ¨Principalement parce que ces hommes riches réunis au Waldorf ne les tolèreraient jamais. C’est pourquoi nous disons que ce sont eux le problème.
P 83-84
Les efforts incessants pour « naturaliser » le capitalisme en le réduisant à une question de calcul commercial (ce qui permet ensuite de prétendre qu’il est aussi ancien que Sumer) rendent impérative cette proposition d’une autre théorie du capitalisme :
Nous avons besoin, à tout le moins, d’une théorie adéquate du travail salarié et des autres relations apparentées. C’est, après tout, dans le travail salarié, et non en achetant et en vendant, que la plupart des humains gaspillent aujourd’hui la majeure partie de leurs journées, et c’est ce qui les rend malheureux. (Par conséquent, les Industrial Workers of the World IWW ne disaient pas qu’ils étaient anticapitalistes même s’ils l’étaient ; ils allaient droit au but et disaient être « contre le système du salariat »). Les premiers contrats de travail salarié que nous possédons semblent concerner la location d’esclaves. Et si notre modèle du capitalisme partait de là ? Si des anthropologues comme Jonathan Friedman avancent que les formes anciennes d’esclavage étaient simplement une version plus ancienne du capitalisme, on pourrait tout aussi bien démontrer – à vrai dire, beaucoup plus facilement – que le capitalisme moderne est juste une nouvelle version de l’esclavage. Plutôt que d’être vendus ou loués par d’autres, on se loue soi-même. Mais c’est essentiellement la même sorte d’arrangement.
P 93-94
Pour les anarchistes, la lutte contre le travail a toujours été centrale, comprise non comme la lutte pour de meilleurs salaires ou de meilleures conditions de travail, mais comme l’élimination totale du travail en tant que relation de domination. D’où le slogan des Industrial Workers of the World (IWW) « contre le système salarial ». C’est un objectif à long terme bien sûr. A court terme, ce qui ne peut être éliminé peut au moins être limité. Au tournant du siècle dernier, les Wobblies et autres anarchistes ont joué un rôle central dans l’obtention de la semaine de cinq jours et de la journée de huit heures. Dans les années 20 et à nouveau aujourd’hui, ce qui devait être la nouvelle étape de leur programme est la semaine de 16 heures (« la semaine de quatre jours, la journée de quatre heures). Encore une fois, cela semble complètement irréaliste et même insensé. Mais quelqu’un a-t-il réalisé une étude de faisabilité ? Après tout, il a été démontré à plusieurs reprises qu’un nombre important des heures travaillées aux États-Unis ne sont nécessaires, en fait, que pour remédier aux problèmes engendrés par le fait que les Américains travaillent trop. (prenez par exemple, des emplois comme livreurs de pizzas de nuit ou toiletteur pour chiens, ou ces femmes qui tiennent des garderies de nuit pour les enfants des femmes qui doivent travailler la nuit pour garder les enfants de femme d’affaires… sans mentionner les heures interminables que passent les spécialistes à réparer les dommages émotionnels et physiques causés par le surmenage, les blessures, les suicides, les divorces, les déchaînements meurtriers, la production de médicaments pour calmer les enfants…)
Quels emplois sont vraiment nécessaires alors ?
Eh bien pour commencer, il y a beaucoup d’emplois dont la disparition serait, de l’avis général, un gain net pour l’humanité. Prenez, par exemple, les télévendeurs, les fabricants de véhicules utilitaires sport « allongés », et, puisqu’on y est, les avocats d’entreprise. Nous pourrions aussi éliminer toute l’industrie de la publicité et des relations publiques, renvoyer tous les politiciens et leur personnel (…) et nous serions encore très loin des fonctions sociales essentielles. L’élimination de la publicité réduirait aussi la production, le transport et la vente de produits superflus. (…) l’élimination des inégalités signifierait que nous n’aurions plus besoin des services de la majorité des millions de personnes actuellement employées comme portiers, gardes de sécurité privés, gardiens de prison ou membres de forces spéciales d’intervention, sans parler des militaires. Au-delà de cela il faudrait faire des recherches. Les financiers, les assureurs et les courtiers en valeurs mobilières sont tous essentiellement des parasites (…). L’un dans l’autre, si nous définissons le travail qui est vraiment nécessaire pour maintenir un niveau de vie confortable et écologiquement durable, et si nous redistribuons les heures de travail, le programme Wobbly pourrait se révéler parfaitement réaliste. D’autant que ce n’est pas comme si quelqu’un allait être forcé d’arrêter de travailler après quatre heures, s’il souhaite continuer. Beaucoup de personnes aiment leur emploi , sûrement plus que de paresser toute la journée ( c’est pourquoi dans les prisons, ils privent les détenus de leur droit au travail quand ils veulent les punir), et beaucoup plus encore l’aimeraient si on éliminait les humiliations continuelles et les jeux sadomasochistes qui découlent inévitablement de l’organisation hiérarchique. Il pourrait même se révéler que personne n’aurait à travailler plus qu’il ne le souhaite.
Cela soulève bien sûr la question « qui effectuera le sale boulot ? », une question qui est toujours lancée aux anarchistes et autres utopistes. Pierre Kropotkine a fait remarquer il y a longtemps que c’était un sophisme. Il n’y a pas de raison pour qu’il y ait des sales boulots. Si on divisait les taches désagréables également, tous les scientifiques et ingénieurs de renom devraient aussi les effectuer ; et on pourrait alors s’attendre à ce que des cuisines autonettoyantes et des robots pour l’extraction du charbon soient conçus presque instantanément.
P 34
Exemple des Piaroa
Ils accordent une grande valeur à la liberté et à l’autonomie individuelles et veillent à ce que personne ne soit jamais sous les ordres de quelqu’un d’autre, et à ce que personne n’obtienne le contrôle des ressources économiques tel qu’il puisse être utilisé pour restreindre la liberté des autres. Pourtant les Piaroa insistent aussi que la culture piaroa elle-même, a été créée par un dieu maléfique, un bouffon cannibale à deux têtes. (…) les piaroa sont reconnus pour leur pacifisme, le meurtre n’existe pas, (…) notons qu’il y a un contraste frappant entre le contenu cosmologique qui est pour le moins tumultueux, et le processus social qui, lui, recherche la médiation et le consensus.
P 57
Il y a longtemps eu un débat sur l’avantage spécial dont disposait « l’Occident » (comme l’Europe de l’Ouest et ses colonies se plaisait à s’appeler) sur le reste du monde et qui lui avait permis d’en conquérir une si grande partie au cours des quatre siècles qui s’étendent de 1500 à 1900. (…) peut-être n’était-ce qu’une coïncidence. Il se trouvait que l’Europe de l’Ouest était située dans la région de l’Ancien Monde d’où il était le plus facile de voguer vers le Nouveau Monde. Ceux qui l’ont fait les premiers avaient la chance incroyable de découvrir des terres débordantes de richesses, peuplées de populations à l’âge de pierre sans défense et qui ont, fort à propos, commencé à mourir presque dès le moment où les Européens ont débarqué. La manne qui en a résulté et l’avantage démographique de disposer de terres pour écouler leurs excédents de population étaient amplement suffisants pour expliquer les succès ultérieurs des puissances européennes.
P 67
La documentation sur l’ethnogenèse est assez récente, mais il est de plus en plus clair que la majeure partie de l’histoire humaine a été caractérisée par un changement social constant. (…) nombre de ceux que nous percevons aujourd’hui comme des tribus, des nations ou des groupes ethniques étaient à l’origine des projets collectifs d’une sorte ou d’une autre. (…) on avançait en sculptant la chair, au sens propre comme au sens figuré, par la musique et les rituels, la nourriture et les vêtements, et les pratiques funéraires. C’est en partie pour cela qu’avec le temps, ce qui au départ est un projet devient une identité, une identité qui peut elle-même paraître en continuité avec la nature, ancrée en elle. Les projets s’ossifient et se solidifient en vérités ou en caractéristiques collectives qui ont la force de l’évidence.
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David Graeber Pour une anthropologie anarchiste
- Par cordier_bernard
- Le 11/12/2022
- Dans Fiches de lecture
- 0 commentaire
David Graeber david-graeber-notes-de-lecture.pdf (83.39 Ko)
Pour une anthropologie anarchiste
Lux éditions, 2004
Extraits
P92-93
Pendant les manifestations qui ont précédé le Forum économique mondial, une brochette d’hommes d’affaires importants, d’attachés de presse de grandes entreprises et de politiciens, tout en développant des réseaux de relation et en buvant des cocktails au Waldorf Astoria, prétendaient discuter des moyens de réduire la pauvreté mondiale. J’ai été invité à participer à un débat à la radio avec un de leurs représentants. La tâche a finalement échu à un autre militant, mais je me suis rendu assez loin pour préparer un programme en trois points qui, je pense, aurait bien résolu le problème :
- L’annulation immédiate de la dette internationale (une amnistie pour les dettes personnelles n’est peut-être pas une mauvaise idée non plus, mais c’est une autre question) ;
- L’annulation immédiate de tous les brevets et autres droits de propriété intellectuelle liés aux technologies de plus d’un an ;
- L’élimination de toutes les restrictions à la liberté de déplacement ou de choix de lieu de résidence dans le monde.
Le reste se règlerait tout seul ou presque. Aussitôt qu’il ne serait plus interdit à l’habitant moyen de Tanzanie ou du Laos de s’installer à Minneapolis ou à Rotterdam, les gouvernements de tous les pays riches et puissants dans le monde décideraient certainement que rien n’est plus important que de trouver un moyen de s’assurer que les personnes en Tanzanie ou au Laos préfèrent y rester. Pensez-vous vraiment qu’ils ne trouveraient pas une solution ?
(…) Mais me direz-vous, ces demandes sont complètement irréalistes ! C’est vrai. Mais pourquoi le sont-elles ? ¨Principalement parce que ces hommes riches réunis au Waldorf ne les tolèreraient jamais. C’est pourquoi nous disons que ce sont eux le problème.
P 83-84
Les efforts incessants pour « naturaliser » le capitalisme en le réduisant à une question de calcul commercial (ce qui permet ensuite de prétendre qu’il est aussi ancien que Sumer) rendent impérative cette proposition d’une autre théorie du capitalisme :
Nous avons besoin, à tout le moins, d’une théorie adéquate du travail salarié et des autres relations apparentées. C’est, après tout, dans le travail salarié, et non en achetant et en vendant, que la plupart des humains gaspillent aujourd’hui la majeure partie de leurs journées, et c’est ce qui les rend malheureux. (Par conséquent, les Industrial Workers of the World IWW ne disaient pas qu’ils étaient anticapitalistes même s’ils l’étaient ; ils allaient droit au but et disaient être « contre le système du salariat »). Les premiers contrats de travail salarié que nous possédons semblent concerner la location d’esclaves. Et si notre modèle du capitalisme partait de là ? Si des anthropologues comme Jonathan Friedman avancent que les formes anciennes d’esclavage étaient simplement une version plus ancienne du capitalisme, on pourrait tout aussi bien démontrer – à vrai dire, beaucoup plus facilement – que le capitalisme moderne est juste une nouvelle version de l’esclavage. Plutôt que d’être vendus ou loués par d’autres, on se loue soi-même. Mais c’est essentiellement la même sorte d’arrangement.
P 93-94
Pour les anarchistes, la lutte contre le travail a toujours été centrale, comprise non comme la lutte pour de meilleurs salaires ou de meilleures conditions de travail, mais comme l’élimination totale du travail en tant que relation de domination. D’où le slogan des Industrial Workers of the World (IWW) « contre le système salarial ». C’est un objectif à long terme bien sûr. A court terme, ce qui ne peut être éliminé peut au moins être limité. Au tournant du siècle dernier, les Wobblies et autres anarchistes ont joué un rôle central dans l’obtention de la semaine de cinq jours et de la journée de huit heures. Dans les années 20 et à nouveau aujourd’hui, ce qui devait être la nouvelle étape de leur programme est la semaine de 16 heures (« la semaine de quatre jours, la journée de quatre heures). Encore une fois, cela semble complètement irréaliste et même insensé. Mais quelqu’un a-t-il réalisé une étude de faisabilité ? Après tout, il a été démontré à plusieurs reprises qu’un nombre important des heures travaillées aux États-Unis ne sont nécessaires, en fait, que pour remédier aux problèmes engendrés par le fait que les Américains travaillent trop. (prenez par exemple, des emplois comme livreurs de pizzas de nuit ou toiletteur pour chiens, ou ces femmes qui tiennent des garderies de nuit pour les enfants des femmes qui doivent travailler la nuit pour garder les enfants de femme d’affaires… sans mentionner les heures interminables que passent les spécialistes à réparer les dommages émotionnels et physiques causés par le surmenage, les blessures, les suicides, les divorces, les déchaînements meurtriers, la production de médicaments pour calmer les enfants…)
Quels emplois sont vraiment nécessaires alors ?
Eh bien pour commencer, il y a beaucoup d’emplois dont la disparition serait, de l’avis général, un gain net pour l’humanité. Prenez, par exemple, les télévendeurs, les fabricants de véhicules utilitaires sport « allongés », et, puisqu’on y est, les avocats d’entreprise. Nous pourrions aussi éliminer toute l’industrie de la publicité et des relations publiques, renvoyer tous les politiciens et leur personnel (…) et nous serions encore très loin des fonctions sociales essentielles. L’élimination de la publicité réduirait aussi la production, le transport et la vente de produits superflus. (…) l’élimination des inégalités signifierait que nous n’aurions plus besoin des services de la majorité des millions de personnes actuellement employées comme portiers, gardes de sécurité privés, gardiens de prison ou membres de forces spéciales d’intervention, sans parler des militaires. Au-delà de cela il faudrait faire des recherches. Les financiers, les assureurs et les courtiers en valeurs mobilières sont tous essentiellement des parasites (…). L’un dans l’autre, si nous définissons le travail qui est vraiment nécessaire pour maintenir un niveau de vie confortable et écologiquement durable, et si nous redistribuons les heures de travail, le programme Wobbly pourrait se révéler parfaitement réaliste. D’autant que ce n’est pas comme si quelqu’un allait être forcé d’arrêter de travailler après quatre heures, s’il souhaite continuer. Beaucoup de personnes aiment leur emploi , sûrement plus que de paresser toute la journée ( c’est pourquoi dans les prisons, ils privent les détenus de leur droit au travail quand ils veulent les punir), et beaucoup plus encore l’aimeraient si on éliminait les humiliations continuelles et les jeux sadomasochistes qui découlent inévitablement de l’organisation hiérarchique. Il pourrait même se révéler que personne n’aurait à travailler plus qu’il ne le souhaite.
Cela soulève bien sûr la question « qui effectuera le sale boulot ? », une question qui est toujours lancée aux anarchistes et autres utopistes. Pierre Kropotkine a fait remarquer il y a longtemps que c’était un sophisme. Il n’y a pas de raison pour qu’il y ait des sales boulots. Si on divisait les taches désagréables également, tous les scientifiques et ingénieurs de renom devraient aussi les effectuer ; et on pourrait alors s’attendre à ce que des cuisines autonettoyantes et des robots pour l’extraction du charbon soient conçus presque instantanément.
P 34
Exemple des Piaroa
Ils accordent une grande valeur à la liberté et à l’autonomie individuelles et veillent à ce que personne ne soit jamais sous les ordres de quelqu’un d’autre, et à ce que personne n’obtienne le contrôle des ressources économiques tel qu’il puisse être utilisé pour restreindre la liberté des autres. Pourtant les Piaroa insistent aussi que la culture piaroa elle-même, a été créée par un dieu maléfique, un bouffon cannibale à deux têtes. (…) les piaroa sont reconnus pour leur pacifisme, le meurtre n’existe pas, (…) notons qu’il y a un contraste frappant entre le contenu cosmologique qui est pour le moins tumultueux, et le processus social qui, lui, recherche la médiation et le consensus.
P 57
Il y a longtemps eu un débat sur l’avantage spécial dont disposait « l’Occident » (comme l’Europe de l’Ouest et ses colonies se plaisait à s’appeler) sur le reste du monde et qui lui avait permis d’en conquérir une si grande partie au cours des quatre siècles qui s’étendent de 1500 à 1900. (…) peut-être n’était-ce qu’une coïncidence. Il se trouvait que l’Europe de l’Ouest était située dans la région de l’Ancien Monde d’où il était le plus facile de voguer vers le Nouveau Monde. Ceux qui l’ont fait les premiers avaient la chance incroyable de découvrir des terres débordantes de richesses, peuplées de populations à l’âge de pierre sans défense et qui ont, fort à propos, commencé à mourir presque dès le moment où les Européens ont débarqué. La manne qui en a résulté et l’avantage démographique de disposer de terres pour écouler leurs excédents de population étaient amplement suffisants pour expliquer les succès ultérieurs des puissances européennes.
P 67
La documentation sur l’ethnogenèse est assez récente, mais il est de plus en plus clair que la majeure partie de l’histoire humaine a été caractérisée par un changement social constant. (…) nombre de ceux que nous percevons aujourd’hui comme des tribus, des nations ou des groupes ethniques étaient à l’origine des projets collectifs d’une sorte ou d’une autre. (…) on avançait en sculptant la chair, au sens propre comme au sens figuré, par la musique et les rituels, la nourriture et les vêtements, et les pratiques funéraires. C’est en partie pour cela qu’avec le temps, ce qui au départ est un projet devient une identité, une identité qui peut elle-même paraître en continuité avec la nature, ancrée en elle. Les projets s’ossifient et se solidifient en vérités ou en caractéristiques collectives qui ont la force de l’évidence.
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Collectif non A120 A154 - réunion du 29 nov 2022
- Par cordier_bernard
- Le 09/12/2022
- Dans des collectifs en lien
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Nous étions entre 120 et 154 ... voir le lien vers le site de Saint Prest Environnement. Voici les points saillants de cette réunion:
Tronçon Dreux Est – Houdan Est : Ajout lors de l’appel d’offres, la mise aux normes et l’entretien de ce tronçon n’a pas fait l’objet d’un décret ni d’une enquête publique.
Etudes d’impact de la DREAL : de nombreuses anomalies, erreurs ou oublis (notamment d’habitations récentes) ont été relevées sur la commune de Gasville-Oisème. Il en est peut-être de même sur d’autres communes.
Coût : estimé à 769 M€ (valeur 2015) quel en sera le montant après étude du tracé par les concessionnaires et prise en compte des nombreuses doléances des communes impactées.
contournement des villages qui seront impactés ou qui vont perdre leur tranquillité acquise après de nombreuses années de combat,
ajout d’échangeurs supplémentaires
protections des zones sensibles, habitations, collège de Saint-Prest, captage d’eau potable, cônes de vue de la Cathédrale, zones humides…..
Subvention d’équilibre : estimée à 55,7 M€ (valeur 2015) sachant que l’État quel qu’en soit le montant ne prendra en charge que 30 M€, le reste étant à la charge des collectivités (Chartres Métropole, Agglomération de Dreux et le Conseil Départemental).
Ce montant pourrait atteindre 362,8 M€ ! (avant revalorisation)
Sécurité : Si cet argument a été avancé pour la mise en concession, ce ne sera pas le cas sur le réseau secondaire. Les usagers, y compris les camions qui ne voudront pas s’acquitter du péage, emprunteront les voies de substitution et traverseront les villages qui ne sont pas adaptés à recevoir un tel trafic.
Rappel du projet alternatif MOB28 : Proposé par les associations et chiffré à 328 M€ par la DREAL, ce tracé, s’il est perfectible, montre qu’il est possible de faire autrement à moindre coût dans le respect de notre environnement et des habitants.
De nombreuses questions se posent :
=> Comment sensibiliser les habitants concernés, notamment sur la région de Dreux ?
=> Compensation des 660 ha de terres artificialisées : Où seront-elles situées ?
=> Quel sera le coût du péage, notamment pour les navetteurs Chartres-Dreux ? Qui paiera ?
=> Il existe un projet similaire A133-A134 pour le contournement Est de Rouen. Il serait tentant de concéder le tronçon Louviers-Nonancourt aujourd’hui en 2×2 voies gratuites pour rejoindre Nonancourt et réaliser ainsi le grand contournement Ouest de Paris. (cf carte ci-dessous) Le coût global serait de plus de 2 milliards d’euros.
=> la période de travaux est très peu évoquée, mais sera source de nuisances multiples (bruit, déviations, circulation d’engins, pollution….)
Il a été proposé de nouvelles actions :
mobilisation des maires des petites communes lourdement impactées ou enclavées contraintes d’emprunter les voies de substitution,
pétition en ligne
dynamisation du collectif NON A120-A154
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Conférence de M-A SELOSSE sur LE SOL
- Par cordier_bernard
- Le 09/12/2022
- Dans Par thématique
- 0 commentaire
mardi 6 décembre 2022 Marc-André Selosse a donné au lycée agricole de la Saussaye à Chartres une conférence sur les sols, ces compagnons que nous méconnaissons, en lien avec la récente parution aux éditions actes sud de son livre sur "l'origine du monde".
Si vous souhaitez voir ou revoir cette conférence exceptionnelle, elle a été diffusé sur la chaine YouTube de l'Espace des sciences: Elle dure 50 min (à partir de 8 min) et est suivie de questions de la salle.
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Labour of Love
- Par cordier_bernard
- Le 09/12/2022
- Dans Les années LOL
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Le film Bigger Than Us de Flore Vasseur amène à la rencontre de sept jeunes qui sont engagés pour une cause plus grande qu'eux et qui vivent en grand. Ils ont choisi l'amour plutôt que la peur, l'humanité plutôt que le confort, ils se sont engagés aussi parce qu'ils n'avaient pas le choix.
Ils réalisent un "Labour of Love", c'est ainsi que définit leur engagement Flore Vasseur.
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Réso de la Ligue - rencontre du 21 nov 22 à Pontgouin
- Par cordier_bernard
- Le 09/12/2022
- Dans Inter-asso et réseautage
- 0 commentaire
Voir le diaporama issu de cette rencontre
cr-reunion-21.11.22-reso-ligue.pdf (4.57 Mo)